Le Wakanda. C'était si loin. Si loin de tout, si loin de tout ce qu'elle connaissait, si loin de tous ceux qu'elle connaissait. La vie réservait plein de surprises, mais pour Wanda cela se révélait toujours négatif. Comme si le sort s'acharnait contre elle, comme si le mauvais œil l'accompagnait et qu'elle mettait ainsi les personnes de son entourage dans une position délicate. Tant de choses avaient changés en si peu de temps. Si elle avait imaginé un jour devoir ainsi s'exiler, elle aurait aimé pouvoir au moins avoir Pietro avec elle, mais lui aussi avait disparu et rien ne semblait pouvoir calmer les doutes, les questions qui l'assaillaient de toute part. Elle pensait qu'elle serait en sécurité une fois qu'elle avait accepté de rentrer dans l'équipe des Avengers, qu'elle pourrait avoir une utilité pour l'équipe, qu'elle pouvait aider à sauver des vies alors qu'elle avait longtemps été au moins d'Hydra qui avait cherché à exploiter au maximum ses capacités, nourrissant sa haine et sa peur à chaque fois qu'elle semblait montrer des signes de faiblesses. Et pourtant, Wanda avait été celle qui avait mis à mal l'unité des Avengers, à peine avait-elle mis un pied sur le terrain qu'elle avait causé une catastrophe et par sa faute des victimes innocentes avaient été à déplorer. Le drame de Lagos aurait sans doute pu être évité, si elle avait fait les choses comme ça ou comme ceci, elle aurait pu les éviter, mais il fallait se rendre à l'évitence, elle était trop faible et incapable de correctement maîtriser ses pouvoirs. Depuis ce triste événement, les images ne cessaient de lui revenir en tête, et elle se remettait perpétuellement en question. 

Les choses s'étaient précipitées au moment de leur retour aux États-Unis. Le gouvernement américain et la population mondiale en avaient visiblement assez de devoir enterrer leurs morts au nom d'un groupe qui prétendait faire le bien et chercher à ramener la paix dans le monde. Utopique. Il avait été fortement conseillé, ou plutôt imposé, à Wanda à ce qu'elle reste au QG des Avengers, et surtout qu'elle ne se montre pas au grand public. Puis le SRA, et tout s'était précipité. Elle était maintenant au Wakanda, elle avait choisi de suivre Steven, mais au final, elle était le plus souvent recluse dans sa chambre, n'osant se montrer à aucun autre membre de l'équipe, prenant ses repas seule. Au moins, ainsi, elle ne pouvait pas leur causer du tord et provoquer d'autres problèmes. Elle était maintenant au Wakanda, elle avait choisi de suivre Steven, mais au final, elle était le plus souvent recluse dans sa chambre, n'osant se montrer à aucun autre membre de l'équipe, prenant ses repas seule. Au moins, ainsi, elle ne pouvait pas leur causer du tord et provoquer d'autres problèmes. Elle se tenait même loin de Captain alors qu'ils avaient une relation très fusionnelle. Un livre sur les genoux, elle essayait tant bien que mal de se concentrer sur les mots qui s'affichaient sous ses yeux, mais les lettres semblaient danser sous son regard et elle n'arrivait pas à suivre correctement sa lecture. Elle referma le volume, levant les yeux sur la fenêtre de sa chambre, il était alors si facile pour la jeune femme de se perdre dans ses noirs pensées. C'est alors qu'elle la vit. Daisy. Elle était dans la plaine, à une distance assez grande de leur bâtiment et visiblement la jeune femme était en plein exercice physique. Wanda avait beau se mettre généralement à l'écart des autres, cela ne l'empêchait nullement d'entendre les bruits de couloirs et elle avait appris alors que la jolie brune avait elle aussi quelques difficultés dans la maîtrise de ses pouvoirs.

Il était compliqué de faire comprendre aux autres que tout pouvait vous échapper en un instant. Un moment d'inattention, de la fatigue physique, ou de nouvelles expériences pouvait vous faire perdre pied et alors vous deveniez une arme si puissante et si imprévisible que l'on finissait par avoir peur de vous et de ce que vous étiez capables de faire. Wanda le savait parfaitement, et elle n'était même pas en mesure de savoir qu'elle était l'étendue de ces capacités et cela l'effrayait au plus au point. Il était peut-être temps de sortir de sa zone de confort, de quitter sa forteresse de solitude et d'aller à son contact. Il serait sans doute moins dangereux de la côtoyer, leurs pouvoirs pourraient peut-être s'accorder et elles réussiraient peut-être à en avoir le contrôle suffisant sur elles travaillaient de concert. Elle quitta sa chambre, le palais pour la rejoindre sur la plaine, répondant à son signe de la main par un simple sourire au moment de son arrivée. « Je me disais … Quant-en que catastrophes naturelles à toutes les deux … Il était peut-être possible et préférable, si tu en as envie bien sûr, que nous venions à nous entraîner ensemble … Dans l'utilisation de ce que certains appelèrent des dons et que je considère être un fléau de Dieu pour ma part ... »